QUEL LIEN ENTRE SENS AU TRAVAIL ET ENGAGEMENT COLLABORATEUR ?

Pourquoi chacun cherche un sens à son travail :

Bien que la question et la réponse évoluent selon les profils et les époques. Le travail serait une norme sociale, une activité pour laquelle nous recevons une contrepartie pour produire ou créer. Il nous donne une position sociale et des moyens financiers.

Y aurait-t-il aujourd’hui un sens caché du travail ? 

Il semble que chacun ait sa propre conception qui repose sur ses expériences, son accomplissement professionnel, ses valeurs, ses représentations et ses attentes.

Fabienne Hanique, sociologue « l’élaboration du sens est une affaire intime, constamment, âprement négociée par chacun d’entre nous ». « Le sens du travail » (2004) 

Pour certains le sens est individuel, lié à un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, la priorité peut aussi être donnée à l’évolution et à la reconnaissance dans son travail. Pour d’autres le sens est plus collectif, il passe par une vision qui rejoint les valeurs de la structure qui l’emploi pour créer un impact positif sur des enjeux sociétaux et environnementaux. 

D’après Weisskopf-Joelson il est nécessaire que l’individu maintienne une cohérence entre les domaines privé et public de sa vie pour qu’il puisse y trouver du sens. 

Chiffres :

2017 : “Étude Deloitte Sens au travail ou Sens interdit“

2020 : “Sondage d’Opinion Way pour le salon des entrepreneurs“

87 %

des salariés interrogées accordent de l’importance à cette quête de sens

95%

des étudiants jugent le sens au travail important

 

54%

des salariés affirment que le sens a guidé leur choix d’activité

57%

des jeunes sont prêts à accepter un travail qui paye mal mais qui a du sens

 

Difficile de définir ce que l’on entend par sens au travail car nous n’aurons pas tous des métiers à vocation, nous ne serons pas tous célèbres ou engagés pour une cause. La crise sanitaire a montré que certains métiers peu valorisés en terme d’image, peu rémunérés,  étaient en réalité essentiels.

Pour les salariés, il est important de bien connaitre ses attentes, sur-investir sa relation au travail peut mener au burn out. Il y a le travail et notre représentation du travail, s’maginer trouver le bonheur au travail serait une erreur.

Côté organisations nous attendons qu’elles soient honnêtes sur leurs promesses, la réalité est parfois trop différente de la marque employeur et cela génère de la frustration chez les collaborateurs.

Pour tous il s’agit de trouver un équilibre dans une société complexe qui se transforme.

Pourquoi cette recherche de sens au travail?

Je dirais qu’à l’heure des activistes, des lanceurs d’alerte, des influenceurs, penser le travail comme un moyen de subsistance ne motive pas. Au travail chacun attend d’être reconnu pour ses talents. Se sentir utile, comprendre quel est son rôle dans l’organisation et pourquoi ils participent*c’est essentiel. Aujourd’hui les individus s’autorisent à se sentir uniques avec de grandes aspirations et souhaitent être intégrés à des projets collectifs qui leur permettront de s’accomplir dans le respect de valeurs d’équité et de développement durable.

Engagement collaborateur et sens au travail :

En se questionnant sur le sens au travail, l’organisation favorise l’engagement collaborateur : 

Alors que le sens au travail est indéfinissable, l’engagement des collaborateurs est facile à appréhender et à mesurer.  Il désigne le degré d’implication d’un salarié pour aider son entreprise à atteindre ses objectifs. Cela se traduit par la manière de penser, de se comporter et d’agir au sein de l’organisation.

Si l’engagement est un élément essentiel pour la réalisation du salarié, il est tout aussi important pour la satisfaction client et pour la performance de l’entreprise. La motivation et l’engagement des salariés sont les clés des organisations performantes

Selon la Harvard Business Review, “ Les entreprises aux collaborateurs engagés sont 12% plus profitables que la moyenne“

               

Si vous voulez recruter, fidéliser des collaborateurs, séduire de nouveaux consommateurs, et communiquer sur vos activités, impossible de faire l’impasse sur ces notions. Avec la croissance du travail à distance l’engagement est un enjeu majeur pour une organisation.

Les entreprises pour insuffler de l’engagement peuvent explorer leurs capacités à découvrir de nouvelles missions philanthropiques

 

Mécénat d’entreprise et engagement :

En participant ou en concevant des projets de mécénat en lien avec les valeurs de l’entreprise, cela permet d’impliquer les salariés en donnant du sens à leur engagement professionnel. Ce qui constitue un véritable atout, lors d’un recrutement, pour fidéliser des collaborateurs ou fédérer des équipes en leur permettant de travailler ensemble dans un autre contexte. La crise sanitaire a démontré le besoin de solidarité et de partage,  les structure qui su se sont mobiliser ont développé un esprit de corps et de résilience. Le mécénat peut-être financier, de compétences, ou prendre la forme de construction de projets entre entreprises et associations, de nombreux modèles existent.

Cependant, entreprise, association, collectivité,  la structure qui emploie doit motiver l’engagement. Elles peuvent développer des services efficaces et des produits qualitatifs, dont l’impact positif est visible pour les utilisateurs, favoriser l’acquisition de compétences et la responsabilité des collaborateurs. Il est nécessaire de rester cohérent entre les valeurs de l’employeur et la réalité du travail des salariés, reconnaitre leur travail, rester à l’écoute des individus et du rythme de travail. Les messages doivent être clairs, efficaces, et bienveillants.

Un potentiel à explorer : L’innovation collaborative 

Selon une enquête réalisée par Innov’Acteurs et Capitalcom, une majorité de salariés attendent d’être davantage incités à innover au quotidien et déplorent que les entreprises ne capitalisent pas suffisamment voire pas du tout sur leur capacité à être innovants.

L’innovation participative constitue une satisfaction en elle-même.

70% des salariés estiment qu’elle permet de donner plus de sens au travail parce qu’elle renforce la cohésion sociale et qu’elle développe l’initiative individuelle et l’esprit d’entreprendre. Depuis quelques de nombreuses entreprises créent des tiers lieux en interne pour permettre à leurs salariés de libérer leur créativité. 

Il existe des indicateurs factuels comme le turnover et l’absentéisme, ces indicateurs sont généralement suivis par les services RH. Cependant un seul service ne peut être en charge de ces indicateurs.  Il est important de réfléchir ensemble et de faire émerger des indicateurs en collaboration avec les différents services pour comprendre quels sont leurs besoins et susciter l’adhésion.

L’engagement peut être évalué par des questionnaires et lors d’entretiens, attention cependant à ne pas confondre évaluation et contrôle.

Avec les mêmes ingrédients, salaire, condition de travail, reconnaissance, management, différentes recettes peuvent émerger, souplesse et adaptabilité sont deux conditions essentielles pour réussir.

Pour finir cela pourrait être résumé par “L’allégorie du tailleur de pierre“,

« Un premier tailleur de pierre, assis sur sa chaise, travaille presque mécaniquement sa pierre. Quand on lui demande ce qu’il est en train de faire, c’est l’air un peu ahuri qu’il répond qu’il taille une pierre.

Non loin de lui, un second tailleur de pierre effectue le même travail, avec les mêmes outils et la même technique, mais de façon un peu plus méthodique. Quand on lui demande ce qu’il est en train de faire, il explique posément qu’il taille une pierre pour construire un mur.

Quelques mètres plus loin, un troisième tailleur de pierre travaille consciencieusement sa matière première avec un respect quasi religieux. Il a exactement les mêmes outils et la même technique que les deux autres tailleurs de pierre mais, ce qui le rend diffèrent, c’est la délicatesse avec laquelle il taille sa pierre comme s’il s’agissait d’un diamant. Et quand on lui demande ce qu’il est en train de faire, il répond dans un large sourire : « je suis en train de construire une cathédrale ».
Auteur inconnu