L’exemple France Clusters :
Sans surprise, le mot clusters fait bien référence à des groupements d’entreprises. Selon leur label et la provenance des financements, les clusters portent des noms différents.
- Pôle de compétitivité
- Technopole
- Grappe d’entreprises
- Labels régionaux
Qu’est-ce qu’un cluster :
Une première définition très générale :
Michael Porter “Un groupe géographiquement proche d’entreprises liées et d’institutions associées relevant d’un domaine donné, entre lesquelles existent des éléments et des complémentarités. Son étendue géographique varie d’une seule ville ou d’une région à un pays entier voire à un réseau de pays voisin.
Dans l’exemple France cluster, les clusters sont des réseaux d’entreprises constitués majoritairement de PME et de TPE, fortement ancrés localement, possédant la maitrise d’un savoir-faire industriel, souvent sur un même créneau de production et appartenant à une même filière.
Xavier Roy : Directeur général – Coordinateur de l’activité de formation explique le rôle de l’organisation de France Clusters.
22 ans d’existence pour l’association France clusters qui fédère au niveau national l’ensemble des réseaux de clusters territoriaux. L’adhésion à France cluster est volontaire. Il y a environ 3000 salariés dans ces différents clusters.
Le cluster est une structure d’animation pour faire émerger les projets et stimuler le fonctionnement en réseau. Chaque cluster est en réseau associatif dont l’objectif est de décloisonner les fonctionnements, de structurer des filières et de porter l’innovation en France. Ces associations regroupent en moyenne 300 entreprises par grappe, plutôt TPE, PME, ainsi que des EPCI et incubateurs qui cherchent des solutions de mutualisation.
Initialement tourné vers les TPE, PME entreprises de proximité, peu à peu la notion s’élargie et la coopération permet d’associer de nombreux acteurs investisseurs, académiques, institutionnels, innovation, recherche. Bien que l’entreprise, notamment les PME restent au cœur du système.
Le réseau des clusters français ne cesse de croître. Ce sont près de 30 000 entreprises et environ 1,5 M d’emplois qui sont concernés par les actions de ces réseaux.
L’ambition est aussi de proposer leurs compétences à d’autres secteurs. Ce type de groupement existe dans tous les secteurs d’activités, les derniers arrivés sont le tourisme et l’agriculture. Il y a également des des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) qui pourraient être un type de cluster ESS.
Ce qui caractérise un cluster c’est plutôt une dynamique de coopération et des valeurs communs que le statut des entreprises.
Un exemple de réactivité porté par un cluster : La Glass Vallée
Fondé en 2001 ce groupement s’est développé sur un territoire où l’activité du verre est historique. Le savoir-faire artisanal très présent permettait de fabriquer notamment des moules ou des flacons de parfum pour le monde entier. Avant la création du cluster les différents acteurs souffraient individuellement de la concurrence mondiale n’étaient pas organisés en filière.
L’enjeu majeur du cluster “Comment rester leader mondial et trouver de nouveaux débouchés.
L’une de leur première réussite de structuration en filière est la création de biberons en verre. Ils ont su répondre rapidement à un nouveau besoin et proposer un biberon en verre suite au problème connu des dangers du bisphenol dans les biberons plastics alors produits leader du marché.
Chiffres :
1ER PÔLE MONDIAL DU FLACONNAGE DE LUXE
70% de la production mondiale de flacons de luxe en verre
65 entreprises fédérées
10 000 salariés spécialisés
Ces groupements favorisent l’agilité, le développement de l’intelligence collective et l’innovation au sens large pensé à l’échelle d’un territoire.
Ce sont les politiques publiques qui ont structuré et aidé ces regroupements d’entreprises autour de filière pour développer l’emploi et le développement économique sur les territoires. La notion évolue dans le temps, la taille, la vision, l’idée d’adapter le réseau au besoin du moment. Le principe est d’éviter de figer le système pour le laisser ouvert et évolutif.
Le résultat le plus intéressant c’est quand le cluster participe à un développement économique du territoire notamment sur l’emploi. La crise sanitaire a également démontré que les groupements d’entreprises sont plus résilients que des entreprises isolées. Même dans les crises les entreprises en réseaux répondent mieux aux enjeux, comme la création des masques, ou la solidarité par filière.
A l’heure où l’on évoque la nécessité de certaines relocalisations industrielles, le principe du cluster est intéressant pour soutenir et aider le développement des PME, ETI, Start-up. Il est nécessaire que les clusters soient soutenus et accompagnés par des politiques publiques. Cependant il semble important que ces groupements restent au service de l’entreprenariat et du territoire pour développer l’emploi et l’innovation.